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Josiane Fischer : Une femme prête à tout pour un poste d’élu.

L’ancienne alliée des socialistes au conseil municipal d’Asnières, après un piètre score aux dernières municipales, essaie de se relancer aux élections départementales de 2015 sous une étiquette UMP - UDI. Mais à quel prix politique ?

« Des girouettes prêtes à tout pour un poste d’élu». Cette phrase, pas très gentille, est de Patrick Devedjian, dans un document de campagne de Cyrille Déchenoix, candidat aux élections départementales de mars 2015. A qui donc le président du CG 92 peut-il faire allusion ? Le compliment semble adressé à Josiane Fischer, principale adversaire à droite de Cyrille Déchenoix. C’est vrai qu’en 20 ans de carrière politique, elle en a fait des chapelles. RPR dans les années 90, divers droite aux législatives de 2007 (7 % des voix). Elle se prétend pour les municipales de 2008 anti partis, considérant ces appareils comme des machines à corrompre, citant l’exemple de la municipalité asniéroise aux mains de l’UMP, menée par Manuel Aeschlimann, son ennemi juré depuis 2001, année où elle fut exclue de sa liste à quelques jours des municipales.

En 2008, elle porte alors les couleurs d’Anticor et se présente sous une étiquette divers droite. La candidate anti partis se rallie tout de même au deuxième tour aux partis politiques, les socialistes et les centristes du Modem, pour décrocher un poste d’adjointe au maire. Pendant 5 ans elle travaillera avec le PS, les centristes et les écologistes.

Souverainiste anti-européenne en 2011

En 2011 pour les élections du canton nord d’Asnières, gros coup de barre à droite, bien à droite même, puisqu’elle rejoint le parti souverainiste anti-européen de Dupont-Aignan « Debout la République », tout en restant l’alliée des socialistes, des écologistes et des centristes au sein du conseil municipal. Elle fait 9 % à la cantonale et est éliminée dès le premier tour.

Mai 2013, coup de théâtre, elle claque la porte du conseil municipal, prétendant un budget qui augmenterait de nouveau la dette de la ville. En fait, elle cherche une porte de sortie pour être de nouveau tête d’une liste aux municipales. Rêvant de rassembler sous son nom toute la droite asniéroise au second tour. Elle donne un coup de barre au centre droit pro-européen cette fois-ci et se proclame en janvier 2014 candidate à mener une liste UDI. Mais les instances locales, départementales et nationales ne veulent pas d’elle. Penaude, elle retourne dans la petite chapelle « Debout la République » en s’alliant avec le leader local du parti souverainiste, Laurent Martin Saint-Léon.

Résultats des courses : sa liste a fait à peine 6 % des voix. Elle a perdu la moitié de son électorat de 2008. A 300 voix près, elle était sous la barre des 5 % sans possibilité de fusionner sa liste avec une autre, se retrouvant ainsi éliminée de la vie politique asniéroise.

Mais les électeurs asniérois n’avaient encore rien vu en matière de changement de direction en fonction des vents politiques portants. Au lieu de se retirer après vingt ans de politique au cours de laquelle les Asniérois ont montré dans les différents scrutins qu’ils ne voulaient vraiment pas d’elle, elle accepte néanmoins de rejoindre la liste de son ennemi de toujours Manuel Aeschlimann, qui a besoin de toutes les voix de la droite pour gagner au deuxième tour.

Ravalant son amertume, elle tire un trait sur 13 ans de querelles pour une place d’adjointe au maire auprès de Manuel Aeschlimann. Le prix à payer a, semble-t-il, été très lourd. « Silence dans les rangs ! » pourrait-on résumer. Depuis mars 2014, ses interventions en conseil municipal sont devenues rares. Le site Internet Asnierois.org, qui pendant 10 ans a tiré à boulets rouges sur Aeschlimann et dont le webmaster n’était autre que son mari Philippe Petit, a été sommé de fermer. Elle n’a pas d’autres choix que de démissionner d’Anticor pour ne pas être virée par le Conseil d’administration pour s’être allié à Manuel Aeschlimann, condamné en appel pour délit de favoritisme à un an d’inéligibilité dans l’affaire du festival folklorique.

Discours à géométrie variable.

Il n’y a pas que les alliances qui varient au gré des vents, le discours est aussi à géométrie variable. Au printemps 2013, elle quitte la majorité municipale PS, Verts, Modem et divers droite parce que le budget 2013 n’est à ses yeux pas assez ambitieux dans ses efforts de réduction de la dette. Pourtant elle a été réduite à 169 millions € en 2013, contre 182 millions € à la fin du mandat de l’UMP en 2008.

Lors du dernier conseil municipal, lorsque André Mancipoz, adjoint délégué aux finances, a annoncé qu’il avait trouvé une solution pour sécuriser les emprunts toxiques contractés par Manuel Aeschlimann entre 2001 et 2008 qui se traduira par un passage de la dette à 200 millions, un accord bâclé avec les banques, Josiane Fischer ne trouve rien à redire ! C’était sans doute le prix à payer pour obtenir son ticket pour les élections départementales aux côtés d’André Mancipoz sous l’étiquette UMP-UDI.

Selon le Parisien du 6 mars, Josiane Fischer a attaqué Cyrille Déchenoix devant les tribunaux pour pouvoir être la seule à utiliser les logos de l’UMP et de l’UDI dans la campagne des départementales. Une drôle de démarche pour celle qui annonçait en 2008 vouloir faire de la politique en dehors des partis. Girouette, Patrick Devedjian a prononcé le mot juste.

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